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La liseuse de bonne aventure

5 mars 2016

Caïpirinha.

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Au début j'étais pas chaude. C'est franchement pas pour la couverture que je l'ai lu. C'est un collègue qui m'a convaincu alors je me suis un peu forcée. Et j'ai trouvé ça magnifique.

Je vais pas vous raconter, ça vous enlèverait toutes les surprises. Il y en a tellement là-dedans. C'est drôle et fou, vraiment fou. C'est brillant pour un premier roman. C'est beau comme un cocktail, c'est beau les cocktails.

On entend la musique, on renifle la fumée des cigarettes, on danse avec eux. On est poussé en avant, plein d'énergie, et on rit.

Et puis on pleure, aussi.

C'était si bien, j'avais pas envie que ça s'arrête.

Faites comme moi, lisez-le les yeux fermés.

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30 août 2015

In time, the locks that you're turning will break and you'll let me discover you more. Everyday everyday, you be testing my sane

Silo.

Je ne pense pas avoir déjà lu un roman de SF. Ou alors, ça ne m'a pas marqué. Pas comme celui-ci.

Silo

Dans un futur indéterminé (mais très très lointain), les humains vivent sous terre, dans un "Silo". La vie y est organisée selon la fonction de chacun: les machinistes qui font vivre tout le Silo par exemple sont tout au fond, un peu plus haut il y a l'étage des fournitures, puis l'étage des fermes etc. Au milieu il y a l'étage des "scientifiques", ceux qui disent chercher un moyen de faire sortir tout le monde dans l'atmosphère toxique du dehors. Ils le démontrent à chaque fois qu'il y a un nettoyage: ceux qui ont commis l'erreur de parler du dehors avec trop d'envie y sont envoyés dans une grosse combinaison pour nettoyer les écrans, afin que tout le monde puisse profiter de la vue. Ensuite ceux qui nettoient font quelques pas puis tombent, intoxiqués. Cela aide les autres à ne plus avoir envie, pendant un certain temps, de sortir de sous terre. Tout en haut il y a ce qu'on pourrait appeler les "riches" bien qu'il n'y ait pas grande différence de classe entre chaque étages. Mais y réside le maire, le shérif, quelques fonctionnaires...

Pour l'instant rien d'extraordinaire, le schéma classique de la vie post-apocalyptique réorganisée par les têtes pensantes et puissantes. Un Silo, peu d'humains à nourrir (de toute façon ils ne peuvent copuler seulement s'ils gagnent à la loterie). Mais l'histoire commence très vite et on se sent happé, impossible alors de lâcher le livre et même parfois de penser à autre chose. Quel est le vrai but des scientifiques? Pourquoi la femme du premier shérif voulait à tout prix sortir? Pourquoi disait-elle que la vie dehors était possible alors que sur les écrans on ne voit plus qu'une terre désolée, balayée par des rafales de vents qui ne transportent rien d'autre que de la poussière? Pourquoi son mari a voulu à tout prix la suivre quelques années après?

Des profondeurs du Silo à l'air toxique mais libre du dehors, des intrigues de pouvoirs aux intrigues amoureuses, on suit Holston, Juliette, Bernard et bien d'autres personnages, complexes, attachants ou détestables à travers une quête mortelle de vérité et de liberté.

J'ai vu sur d'autres sites que certains lecteurs avaient qualifié ce roman de "pas très original". Je n'ai pas d'élément de comparaison et donc je m'en fiche royalement. J'ai trouvé ce roman extrêmement bien écrit, passionnant, inventif et il me tarde de lire les deux autres tomes de la série. Je ne suis peut-être pas pour ce genre assez exigeante. Euh mais attends, ça aussi je m'en fiche. Moi je trouve très rare qu'un auteur arrive à vous faire ressentir du silence dans la poitrine, un peu qui résonne, un peu oppressant. C'est vraiment un bon livre et si vous avez envie de changer un peu, allez-y, le premier tome existe en poche chez Babel.

 

 

 

27 août 2015

"Pardonnez mon griffonnage illisible, j'écris avec une épingle et il fait nuit."

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Victor Hugo vient de mourir et avec lui tellement de choses. L'hémicycle dont les fauteuils ne sont occupés que par des hommes bedonnants, ramollis, ne résonne plus de grandes idées ou de convictions, mais de plans de carrières, de ronflements et d'autosatisfaction. Ils voient dans la mort de l'écrivain une manière de se mettre en avant.

Son enterrement exclue les Misérables, ceux qu'il aimait et défendait avec toute la bienveillance et la rage possible, et est savamment orchestré par les autorités. Les députés devant, les pauvres derrière. Eux qui fêteront si fort la mort pour lui communiquer leur amour.

La mort elle-même fut exclue du cortège, Victor Hugo ne peut pas mourir.

Impuissants, ses amis, sa famille. Ils se sont contentés de l'aimer jusqu'au bout, et finalement c'est ce que le poète lui-même demandait sur son lit de mort "aimez-moi".

Les derniers jours de sa vie, sa mort, l'après, c'est ce que nous dépeint Judith Perrignon dans ce très joli livre. Elle nous livre avec poésie, délicatesse et mélancolie les derniers instants du grand homme et ceux d'une révolution, toujours inachevée, si bien égarée dans le temps et l'Histoire. C'est doux, terrible et émouvant.

 

25 août 2015

Bouge pas, j'arrive.

Oui, je sais. J'avais la flemme. Je pensais que quelques lignes sur facebook et une photo du livre sur mes draps, mon oreiller et mes genoux pouvait remplacer ce cadre bloguesque. Mais en fait j'ai souvent plus à dire. C'est-à-dire que là où je travaille, quand on me demande un conseil, je peux jamais placer mes lectures. Non, le seul conseil qu'on me demande c'est "un livre léger, pas prise de tête, facile à lire". Bon sang pouvez-vous me dire l'intérêt de ne rien apprendre, de ne rien ressentir? J'ai du mal à me dire que je vais dépenser du temps et de l'argent pour un livre qui ne me fera pas ressentir de grandes choses. Quand je repose un livre après l'avoir lu, je pleure, j'expire, j'ouvre grand les yeux. Je suis incapable de "lire pour me détendre" moi. Je lis parce que ça me fait vivre des trucs. Des aventures, des sentiments que je n'ai pas la joie d'avoir dans ma propre vie. Alors j'ai besoin, finalement, de venir ici. Il faut bien que je les partage, mes émotions. A défaut d'amis, j'ai cette page blanche.

Le premier de cette rentrée littéraire, c'est le dernier que j'ai lu. Hier soir, d'une traite.

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Une jeune fille, au lendemain de la révolution iranienne, découvre dans son livret de famille la date de sa mort. Son père, entre deux murmures confus parvient à lui expliquer qu'elle est née le jour de la mort de sa mère et de sa soeur. Soeur dont jusqu'ici elle n'avait jamais entendu parler. Ou plutôt si, tous les jours, sans le savoir. Voyant en sa naissance la réincarnation de sa première fille, son père la nomma comme elle. Mariam n'a donc pas d'identité propre. Et c'est dans un pays perdu entre son passé et futur, recherchée par un gouvernement absurde que Mariam va tout faire pour se trouver, retrouver une identité et retrouver la vérité.

Autour d'une légende qui réunit les zoroastriens, les musulmans et les chrétiens, l'épopée de Mariam se lit presque comme un conte, avec son lot de violence, d'amour et d'irrationnel. Écrit avec une douceur infinie, une vérité fatale et implacable dans ses mots, une certaine bienveillance à l'égard de ses personnages, Sorour Kasmaï nous offre un roman puissant et magnifique.

Je vous souhaite de lire et de ressentir, comme moi, de grandes choses.

 

 

Après, j'ai essayé de comprendre cette révolution, l'avant le pendant et l'après. J'ai rien pigé. C'est fou le nombre de choses que je ne parviens pas à comprendre en ce qui concerne le monde dans lequel je vis et j'en ai honte. Est-ce que ça compte? Parfois j'aimerais avoir un professeur à côté de moi, tout le temps, pour tout m'expliquer, dès que j'ai une question, paf, il ou elle me répond. Moi je voudrais bien ça.

 

 

12 janvier 2015

Oh, children.

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J'ai du mal à imaginer qu'on puisse écrire mieux que ça.

Je ne vois vraiment pas comment je pourrais vous expliquer à quel point cet auteur est un magicien des mots. Tout ce qu'il écrit me parle. Toutes les images qu'il utilise sont déjà dans ma tête. Je n'ai jamais autant compris des sentiments, des sensations, évoqués à l'écrit. Je n'ai pas besoin de réfléchir à ce que je lis, je le vois, je le vis. Ce livre est tellement nécessaire.

Merci Robert Olmstead.

Merci Gallmeister, une fois de plus.

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4 août 2014

I just love that you're dead inside.

Peut-être que je ressens les choses avec trop de force. Peut-être que je mets de l'amour là où il n'y a qu'une légère affection. Que je vois de l'intérêt quand il n'y a qu'un regard. Peut-être que je pleure trop facilement quand c'est tragique. Peut-être qu'à force d'être fort on ne l'est plus du tout. Sans doute je me mets parfois corps et âme dans un roman, et ça me laisse des cicatrices, ça me fait mal et ça me fait du bien. Je crois que c'est une chance.

 

C A T H A R S I S

 

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Quand j'ai refermé ce livre j'ai pleuré.

Non c'est pas une histoire à l'eau de rose. C'est pas un livre "facile" pour se "détendre". C'est un livre qui raconte une histoire vraie, où y'a de la rage, de la folie, de la rédemption, de la neige qui vous fait la peau bleue et du sang plein les mains, du labeur qui vous ruine le corps, de l'amour aveugle, de la vengeance mais surtout de l'injustice, qu'on a envie de crier que merde c'était pas elle, c'est pas du sang comme ça qu'elle a sur les mains, mais vous comprenez rien, puisque c'est vous qui décidez, ô mâles, puisqu'à vos yeux elle était déjà coupable à la naissance.

 C'est un premier roman et ça se passe en Islande, au XIX siècle.

 C'était beau et j'ai envie de le relire.

 

6 juin 2014

Don't wait.

L'amour ça donne envie de fumer. J'dis ça peut-être parce que j'ai arrêté y'a pas si longtemps, 8 mois, c'est pas long, non non, c'est comme si j'avais arrêté hier. C'est pas comme l'amour, lui ça fait longtemps que j'ai arrêté. Ça fait un peu trop mal. Et puis c'est un peu trop compliqué. Y'a trop de trucs à penser, à 6, 12, 20, 30, 40, 60, 100 ans, c'est toujours pareil. Je sais JAMAIS quand ça me tombe dessus, je sais JAMAIS comment faire pour savoir si l'autre m'aime bien aussi ou pas ou si peu, je sais JAMAIS comment faire pour le garder, je sais JAMAIS comment faire pour savoir si avec lui je peux faire des trucs de la vie normale. Tu sais, les enfants, la maison tout ça. Moi j'ai pris plein de risques, j'ai essayé et essayé et try again. Et ça fonctionne pas apparemment. J'appuie pas sur le bon bouton. Ou alors je court-circuite, direct. Je les programme à fuir, je sais pas comment je fais mais je le fais pas bien. Moi ça me fait pleurer. Je court-circuite aussi du coup, et ça me programme à rien du tout. Donc je m'ennuie. Et je pense à lui. Et j'ai envie de gerber. Et je me dis que bon sang je les hais tous. Je les hais tous parce que j'arrive à en attraper aucun. C'est nul de penser ça, mais c'est la mauvaise foi, c'est mieux que de se dire que c'est parce qu'on est pas assez jolie, pas assez maigre, pas assez grosse, pas assez cultivée, pas assez douce, pas assez intelligente, pas assez positive, pas assez coquine, pas assez soumise, pas assez cool, pas assez folle, pas assez calme, pas assez conne, pas assez assez assez ASSEZ regarde ça veut plus rien dire au bout d'un moment.

Sinon, comme je suis seule et que je m'ennuie, entre deux cartons je me fais des tatouages pour de rire. Comme je sais pas ce que je veux et que ça coûte un SMIC, j'en essaye plein qui tiennent une semaine. C'est rigolo. J'ai des oiseaux (plein) et des ancres. Comme ça je pourrai les montrer à nimportequi, il est sympa, il reste pas longtemps, je lui demande pas de rester d'ailleurs, ça me fait pas trop mal puisque c'est pour de rire, ça aussi. Nimportequi il s'en va plus vite qu'un faux tatouage, et il laisse pas trop de marque.

C'est mieux que ceux qui me laissent en larmes. Ça fait les yeux rouges après, et tout le monde voit que t'es malheureuse pour de vrai. C'est comme si c'est marqué sur mon front "Je suis seule, j'ai plus beaucoup d'amis et des mecs qui me baisent et me laissent après comme une conne toute seule dans mes draps souillés, et de toute façon c'est ma faute puisque je fais la fière". Et je repense au seul roman d'amour que j'ai aimé pour de vrai.

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Dedans, tu prends des coeurs plein la figure. C'est tellement beau et puissant que je l'ai lu 100 fois, que le livre est tout raturé, tout souligné, tout marqué de moi partout. Je l'ai acheté pour la couverture et la phrase de derrière. Rien que ça j'en avait déjà pris plein les yeux. Je pourrais en acheter 1000 et les offrir à tout le monde, parce que ça fait jouer tes tripes et qu'il faut remuer tout ça. C'est beau putain que c'est beau. Si je devais n'en choisir qu'un seul, ce serait celui-là, sans hésiter. Crois-moi.

 

28 mai 2014

Do you have love for human kind?

Oui je sais je n'écris plus beaucoup par ici, mais c'est parce que je passe le plus clair de mon temps à lire des BD, puisque c'est le rayon dont je m'occupe, et que ici, bah j'ai pas envie d'en parler, mais que, quand même, mon premier amour c'est la littérature les gars. Et là, je viens de lire deux premiers tomes d'une série trop super pour les ados, FABLEHAVEN. C'est d'la balle de ouf. En quelques mots, c'est l'histoire d'un frère et une soeur contraint de passer tout un mois chez leurs mystérieux grand-parents. Mystérieux parce qu'ils ne les voient que rarement, et que jamais ils n'ont eu de vraies conversations. Alors ça les gonfle, au début. Surtout Seth, le plus jeune, intrépide, courageux mais surtout inconscient ce petit gars. Kendra est plus sérieuse et plus calme, mais n'en demeure pas moins forte et curieuse. Enfin bref, vous verrez bien.

Ils arrivent et alors ils se passent tout plein de trucs suspect. Genre la grand-mère elle est pas là mais elle leur a laissé une poule. Les papillons, sauterelles, et autres petits insectes boivent du lait. Et y'a une vieille dégueulasse qui ronge une corde, assise sur une pierre, en plein milieu des bois.

Après tout plein de péripéties, les petits choux vont apprendre qu'en fait ils ont atterris dans une espèce de réserve pour toutes les créatures fantastiques du monde. Y'a un étang pour les naïades, des marécages pour les revenants, et un court de tennis pour les satyres. Ils sont rigolos eux, ils veulent tout le temps des piles pour leur petite télé. Ah oui, et la poule c'est leur grand-mère qui a été changée par un gros méchant. Nos deux petits choux ont fort à faire pour protéger tout ce petit monde.

C'est bien écrit (Brandon Mull, c'est un chef), et surtout ça bouge tout le temps, t'as pas le temps de t'ennuyer. C'est drôle, pas tiré par les cheveux, et parfois, ça fout les chocottes et Seth et Kendra sont trop courageux, et même que ça te donne le frisson.

Moi je comprends pas pourquoi, quand c'est sorti y'a deux ou trois ans maintenant, ça a pas fait plus de bruits dans les chaumières. Y'a même des Brownies qui réparent tout. Et des fées qui brillent. Et un troll qui prend l'apparence d'un beau gosse pour emballer d'la poulette mais en fait il refoule tellement du gosier qu'il se paye trop la honte. Et pis y'a tout plein d'autres trucs cool comme ça, alors viens vas-y on lit.

fablehaven

 

 

4 mars 2014

Je donne la fièvre au vieux singe en cage.

Je veux un chalet en forêt. Pas de voiture, pas de train, pas de lignes aériennes. Peu, si peu de passage. Je veux y faire des herbiers, tricoter, faire des confitures. Jardiner, me promener, voir des animaux, que des animaux. Devenir une vieille folle seule qui erre dans les bois.

J'aime le silence, le calme, les habitudes, la routine. Je n'aime pas les éclats de voix, les éclats de rire quand je n'y suis pas conviée, les bruits de fonds. Je suis une vieille conne, déjà.

Et pourtant, de temps à autre, j'ai des passages. Je manque de chaos. Je manque de tempête et de foudre. Je manque d'amour fou. Je veux courir jusqu'à pleurer de douleur, je veux me griffer, me frapper, danser, me secouer et rire très très fort. Je suis une vieille folle, c'est fait.

C'est sans doute en partie pour tout ça que j'ai aimé ce livre. Au début je me disais que c'était histoire de lire, pour une fois, un livre léger facile à conseiller. Vu ce qu'elle avait écrit avant, j'avais pas peur de me tromper. Et je me suis trompée. Et j'ai adoré. Comment un auteur peut-il vous faire aimer la botanique et son histoire en un rien de temps? Comme ça. Depuis je vais à la bibliothèque consulter des livres de botaniques et j'essaye d'apprendre les noms latins.

L'histoire est avant tout celle d'Alma, fille donc d'éminents scientifiques, entre autres qualifications. Une mère hollandaise, qui lui apprend la rigueur et la discipline, un père, malin comme c'est pas permis, qui s'est forgé tout seul et est devenu le plus riche de tous les botanistes. Alma est d'une curiosité maladive et d'une intelligence remarquable. Elle côtoie tous les scientifiques de l'époque et les épate par sa conversation et son entrain. Une nuit, une soeur adoptive apparaît. Baptisée Prudence, elle est d'une beauté rare et froide, intelligente et réactive, pas autant que sa soeur, mais bien plus que moi. Alma se rend alors compte de quelque chose. Elle est laide. Elle sera toujours la moche, et sa soeur la belle.

Ce qui vous tient en haleine c'est de savoir si un jour Prudence et Alma s'aimeront vraiment comme des soeurs et comment elles se le montreront. C'est de savoir comment le père a construit son empire. C'est de savoir si Alma va rencontrer quelqu'un qui l'aimera. Si elle fera l'amour pour de vrai. C'est l'évolution des deux jeunes filles dans cette époque post-esclavagiste, à la porte de si grandes découvertes et théories (notamment celle d'un certain Darwin). C'est de savoir si le travail sur les mousses d'Alma sera reconnu à sa juste valeur. C'est de vivre avec elle son voyage à Tahiti et ailleurs.

Ce n'est pas un roman sentimental. Ce n'est pas léger. C'est un sujet épineux traité avec intelligence, romantisme et rigueur. La vie d'une femme qui a à la fois tout pour être malheureuse et tout pour être heureuse, sans cesse en équilibre. Qui quand tout bascule porte le monde sur son dos.

Ça remet les idées en place et ça fait voyager dans le temps.

Ça sent bon les fleurs, la mousse et la vanille.

Et vous refermez le livre, avec la sensation agréable du travail bien fait. Comme si vous aviez accompli, comme il se doit, du début à la fin, un travail fastidieux, complexe, mais qui vise à combler un peu de ce vide incompréhensible qui vous torture du soir au matin. Enfin j'imagine qu'on a tous un peu de vide à combler. Et bien, il aide bien celui-là.

9782702153543-T

 

 

 

 

 

Je n'ai toujours pas lu Mange, prie, aime, et je ne le lirai sans doute jamais. Je m'en fiche, pour une fois, que ce soit une auteur de best-sellers. Ce livre est magnifique.

 

 

22 décembre 2013

Régression. Tsoin-tsoin.

-Et ben, vous savez quoi, je me le commanderai moi-même, sur internet et il arrivera demain dans ma boîte aux lettres! -vous avez le dernier Astérix, je l'ai pas vu - vous avez un roman pour un garçon de 15 ans à la limite de l'autisme, qui n'aime pas lire, une histoire réelle mais sans drame à l'intérieur - y'a un petit trait sur la couverture, vous me faites une réduction? - Je sais que je m'y prends au dernier moment mais quand même, vous avez plus rien - où sont les caisses? - C'est là qu'on paye? - Où qu'c'est qu'on paye? - Vous faites les -5%? - Vous vendez des télés? - Vous vendez des parapluies? - Alors j'ai pas le titre, j'ai pas l'auteur, mais c'est rouge.

-Très bonnes fêtes de fin d'année mademoiselle, vous êtes adorable - Merci pour votre gentillesse - GÉNIAL, merci! - C'est une très bonne idée, j'y aurais pas pensé - Ah bah je prends tout, j'adore - Joyeuses fêtes, merci infiniment - Si vous me trouver le tome 1, je vous fais un câlin - Mademoiselle, vous me sauvez la vie - Je prends, je vous fais totale confiance.

Fin d'année sportive, éreintante, excitante. Même si les gens ne sont pas toujours très gentils (un monsieur a quand même faillit me taper dessus parce que j'avais pas un livre en stock), je les excuse (excepté ce monsieur), on est tous très fatigués... Mais quand même, vous êtes rigolos.

SINON.

C'est fou le nombre de gens qui vous oublient quand vous allez pas très bien. Comme si t'avais la peste t'sais. Comme si c'était contagieux. Alors, on n'est pas là pour parler de ce genre d'état d'âme, je vous rassure, mais du coup, quand je me retrouve toute seulette dans mon nouveau peignoir tout doux (merci maman), sous ma couette pleine de chats qui font miaou, sur mon oreiller plein de fleurs (z'avez vu comment je plante le décor), ben je relis mes livre d'enfants. Toujours les mêmes.

Les aventures de Manolito Garcia Moreno sont sans doute mes préférées. Un petit binoclard (c'est son surnom), qui habite dans un quartier populaire de Madrid, à qui il arrive tout plein de trucs normaux (enfin quand même, parfois, il a pas trop de chance) et rigolos. Genre son petit frère est collant, sa mère est hyper sévère, son papa est camionneur et il rentre que le week-end alors quand il rentre c'est trop la teuf. Genre ils vivent avec le grand-père tout chou, sa maîtresse est trèèèès grosse et les appelle sa bande de délinquants. Genre son amoureuse l'invite à son anniv mais pour venir faut payer comme ça elle pourra s'acheter son baladeur. Genre pour faire le malin, lui et ses potes vont piquer des bonbons à la boulangerie et ils croient que la dame elle voit rien. Les mecs, ils forment un gang, ils s'appellent le gang des pieds sales, parce qu'ils se baladent pieds nus. Enfin jusqu'à ce qu'ils se fassent engueuler. Il dit "monde mondial" et "cette histoire commence au commencement des temps, c'est à dire lundi dernier". Je le relis, j'ai 8 ans. Je l'adore, j'aimerais que ce soit mon fiston Manolito. J'avoue que je sais même pas si c'est encore édité, c'est Madame Elvira Lindo, et c'est chez folio junior.

Georgia Nicholson. Bon sang je connais les trois premiers tomes par coeur. Quand je les ouvre, j'ai 14 ans, je suis dans mon lit, et ma soeur me demande pourquoi je ris si fort. Cette jeune anglaise est complètement siphonnée, carrément sur une autre planète. Évidemment elle ne s'intéresse qu'à elle, les fringues, les mecs. Mais la répartie, je vous raconte pas. Son père est pire que ringard, sa mère a de gros nibards. Son chat fout le bordel dans le quartier, sa petite soeur l'appelle gros culcul. Les mecs sont crousti-fondants, son nez est plus grand que le Canada et sa meilleure amie est carrément nunuche. Mais surtout, SURTOUT, c'est à mourir de rire (surtout quand on a 14 ans, je précise). D'ailleurs, encore aujourd'hui, Elsa, Maria et moi, on fait des tout shuss sur le disco, on aime les lordillons de mèvres, les bécots d'oreille et on rêve de faire des soirées poissons en disant "thonsoir" aux invités. C'est Louise Rennison, et c'est génial.

Sinon, je relis mon intégrale de Beatrix Potter. Ou mes Mafalda. Ou ma Reine des Neiges (la vraie de vraie).

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Ou les Métamorphoses d'Ovide, mais c'est pas trop pareil.

 

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