Run baby, run.

Voici un petit bijou:

L'histoire se passe en Chine, dans une petite usine de textile, dans le petit coeur d'une jeune fille. Elle a une vie sans couleur, sans saveur. Ses journées se résument à travailler sur sa machine à coudre, manger et dormir. Parfois, le soir, elle lit une histoire à ses copines, un beau livre d'amour qui lui vient de sa grand-mère.

Un jour, son dictateur de chef s'en va, parce qu'il n'a pas su asseoir son autorité. Un autre, plus jeune, arrive, en même temps que les fêtes de fin d'année. Punie, elle ne peut pas rentrer chez elle. Lui non plus. Seuls, ils vont se rencontrer.

La vie a alors une saveur. Une couleur. Une odeur. Plusieurs même. La sienne, sa bouche, son corps. Les plats qu'ils vont manger en amoureux, celle de la forêt où ils se retrouvent. Le temps s'arrête pour quelques jours, l'amour fou va l'envelopper.

Puis, le temps reprend.

Ce livre se lit d'une traite. Les mots me manquent, d'ailleurs, pour évoquer l'intensité des sentiments qui émanent de ce roman loin d'être à l'eau de rose. Une écriture franche, tranchante. On le referme le souffle coupé.